Avant de trouver le chemin des filatures et ateliers pour être travaillée et transformée, la laine doit tout d’abord être triée puis collectée auprès des éleveurs, et ce, une fois par an. En moyenne, un mouton produit 1,2 kg de laine après la tonte.
Avec plus de 60 races de moutons réparties sur l’ensemble de la France et en moyenne 5300 tonnes de laine produites chaque année, la collecte de laine française s’organise de plus en plus pour redynamiser la filière.
L’importance de la provenance
La tonte est une étape qui s’effectue une ou deux fois par an maximum, généralement avant l’agnelage ou au printemps. Une fois cette étape terminée, la collecte de la laine s’organise soit par les éleveurs eux-mêmes soit par un professionnel qui sera chargé du transport de celle-ci dans les ateliers. La provenance ainsi que le type de laine recherché sont des critères importants lors de la collecte. En effet, par exemple, certaines laines sont plus demandées dans les secteurs de l’ameublement, d’autres dans l’industrie textile.
La provenance de la laine brute, donc l’exploitation, joue aussi un rôle important dans la qualité du produit. Un élevage où le bien-être des moutons ainsi que la qualité de leur environnement sont respectés, est primordial. Des moutons bien traités, nourris le plus possible au foin et à l’herbe, dans un espace suffisamment grand produisent une laine de meilleure qualité.
La qualité de la laine
Aussi importante que la provenance, la qualité de la laine est primordiale lors de la collecte. En effet, s’approvisionner en laine de qualité nécessite une bonne connaissance du secteur ainsi que de l’exploitation. Un critère essentiel lors de la collecte est de sélectionner les laines récoltées avec soin et ayant été le moins possible souillées par de la paille ou d’autres matières végétales.
Une fois les ballots de laine de France collectés, ceux-ci sont pesés et la valeur estimée en fonction du prix du marché mais aussi de la qualité, de la quantité, de la couleur et du type de laine proposé.
La valorisation de la filière française et des laines de France
La collecte de la laine fraîchement tondue se fait différemment en fonction des élevages mais aussi en fonction des pays. Par exemple, à Yssingeaux, dans le département de la Haute-Loire, les éleveurs s’organisent pour collecter et vendre leurs curons de laine à une société spécialisée dans le rachat de la laine basée dans le Tarn et l’Allier. Cette démarche s’inscrit dans une volonté des éleveurs ovins français de revaloriser la laine tricolore, trop longtemps délaissée et non exploitée. Depuis 2016, la demande de laine française a drastiquement baissé en raison de la forte concurrence mondiale notamment au niveau des prix et de la disponibilité des stocks de pays comme la Nouvelle Zélande.
Même si la collecte de la laine rapporte encore trop peu aux éleveurs ovins tricolores par rapport au coût de la tonte, elle permet de relancer la filière lainière et de valoriser un produit jusqu’alors exporté à 80% vers la Chine, cette fois-ci localement sur le territoire national.
Dans la Drôme, la FDO du département propose à ses adhérents un ramassage de la laine via des points de collecte dans tout le département. L’avantage ? Permettre aux éleveurs de se débarrasser de leur laine mais aussi de proposer des prix négociés plus avantageux. Quelque 28 tonnes de laine provenant de 73 éleveurs ont ainsi été collectées en 2018 !
